Notre Club a décidé de prendre de la hauteur et ne pas consacrer nos soirées à la seule dégustations. Au menu de cette soirée du 8 décembre : une conférence suivie d'un excellent repas soutenu par le Pomerol de Monsieur BOULDY.
LA CONFÉRENCE
Son père répandait des engrais et des phytosanitaires en conventionnel.
Le fils (notre hôte) se rend compte que les produits chimiques ne battent plus le mildiou qui commence à résister.
C'est là que commence sa conversion en bio, en 2006, mais la certification n'arrivera qu'en 2012
Pour Monsieur BOULDY, le bio c'est ni plus ni moins suivre les règles de la nature. Simple à dire mais manifestement difficile à mettre en pratique.
Les micro organismes se nourrissent de la plante et réciproquement contrairement aux engrais.
Les micro organismes produisent aussi des médicaments dont la plante a besoin.
En bio, le viticulteur se consacre justement à nourrir non pas la vigne directement mais les micro organismes avec du compost et du fumier.
Idée reçue: on produit moins en bio. C'est faux, semble t-il. Mais le bio demande beaucoup plus d'attention et de travail que le conventionnel.
La course à la concentration des vins avec comme critère un faible rendement à l'hectare n'a pas forcément autant de sens en terme de qualité que ce qu'on voudrait nous faire croire.
Monsieur Bouldy insiste sur le fait que l'utilisation des années durant des engrais et produits phyto tend a limiter les micro organismes et les vers de terre dont le rôle lui semble essentiel.
Le sol serait peuplé de pas moins de 1 à millions d'individus à l'hectare. Lorsqu'il se déplace, le ver créé d'innombrables galeries. Les galeries verticales entres autres permettent à l'eau lorsqu'il pleut de pénétrer les sols plus facilement et favorisent nettement le drainage des sols. Les vers ameublissent le sol. Celui-ci moins ferme permet un développement des racines plus facile, leur progression et leur croissance étant favorisée. L'apport en azote que rejette le ver dans ses excréments est lui aussi d'une importance essentielle. Ces déjections sont particulièrement riches en matières organiques et favorisent grandement l'enrichissement du sol.
Le lombric joue (il en existe 150 variétés différentes...) un rôle important quand le ver ingère la terre puis produit excréments. Les bactéries se développent dans l'intestin des vers et favorisent l'enrichissement de la terre ingérée. Concrètement cela représente pas moins de 100 tonnes par an à l'hectare.
Monsieur Bouldy revient sur la critique que font les pro-conventionnel sur l'utilisation du cuivre jugé polluant en culture bio. Pour lui tout est question de dosage. Si on traite à 5 kg par hectare, le cuivre serait naturellement absorbé surtout sur une terre de bonne qualité.
Actuellement la technique consiste à semer des céréales et des légumineuses un rang sur 2 pour produire de l'azote
L'autre rang on laisse de l'herbe ... très bon pour les incestes qui ont aussi un rôle important à jouer
Au plan national , le bio ne concerne que 5 à 8% des surfaces en viticulture
Il y a manifestement une prise de conscience sur les limites des solutions chimiques proposées par les grandes firmes. La culture bio est consommatrice de beaucoup plus de main d'oeuvre que le conventionnel et donc pas forcément adaptée à la production d'entrée de gamme dans un contexte international de forte concurrence. Il sera donc intéressant d'observer dans les années qui viennent les choix des grands crus sur leurs choix de technique viticole.
LE REPAS AU ZOKO MOKO
Nous étions une trentaine de membres et avions privatisé ce restaurant luzien pour l'occasion.
Au menu: quatre bouchées de tapas puis un beauf Wellington et enfin un magnifique Txuri Beltz façon Mont Blanc
Véritable standing ovation pour la chef qui nous a fait la gentillesse de venir nous voir en salle.
C'était un menu à mon avis très compliqué à réaliser car très technique ce qui rend encore plus remarquable la performance d'autant qu'il y avait 30 personnes à servir en même temps. De ce point de vue les serveurs ont aussi été très professionnels et très concentrés pour tenir le rythme en donnant l'impression que tout roulait tranquillement.
Le Zoko Moko est devenu une institution luzienne avec un patron amoureux du vin et qui sait le faire partager.
L'ambiance est très agréable et le décor assez simple mais chic qui met en valeur les matériaux de base des maisons basques sans fioritures inutiles
Ce qui est formidable dans ce restaurant c'est qu'ils sont pointus sur tout : les plats bien sûr mais surtout les desserts (ce qui n'est pas donné à tous les restaurants) et le vin.
Encore une soirée exceptionnelle !
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